Combien de fois avons-nous l’impression que nos enfants ont peur pour des riens, qu’ils exagèrent ou qu’ils font cela pour attirer l’attention? Il arrive même qu’on ait du mal à savoir s’ils ont peur pour vrai ou non. Qu’en est-il réellement? La première chose à considérer c’est que très peu d’enfants font semblant de vivre un malaise émotionnel. Il est possible que leur malaise ne soit pas lié directement à la peur et qu’ils le manifestent ainsi par manque de compréhension de leurs sensations internes ou par un manque de vocabulaire émotionnel. Bref, que ce soit la peur ou une autre émotion, il importe d’être à l’écoute du malaise qu’ils manifestent. Comprendre la peur La peur est une émotion primaire ressentie suite à un signal envoyé par le cerveau émotionnel qui commande la fuite ou l’attaque. Son cerveau sécrète entre autre de l’adrénaline ce qui augmente son rythme cardiaque et sa pression artérielle. Une fois le danger identifié et désamorcé, l’enfant se calme alors. Ceci étant, il ne peut pas y avoir de fausses peurs. L’enfant qui ressent la peur la ressent pour vrai! Son cerveau s’emballe Toutefois, il arrive parfois que, malgré que le danger soit désamorcé, l’enfant continue d’avoir peur. On parlera alors d’anxiété. Il s’agit d’une émotion seconde qui, elle, peut durer longuement dans le temps. Cette anxiété est causée par une interprétation erronée et déraisonnable du danger. C’est alors que nous pouvons intervenir et aider l’enfant à changer son interprétation, sa façon de voir l’objet de sa peur. Aider l’enfant avec ses peurs déraisonnables Il faut savoir que le cerveau de l’enfant atteint sa pleine maturité qu’à l’âge de 21 ans. Pendant toute cette période, il construit des connexions et en efface d’autres. Il est donc important de nourrir l’enfant d’un point de vue cognitif afin qu’il puisse construire des connexions qui l’aideront à faire face à ses peurs toute sa vie durant. En tant qu’adulte, nous savons qu’un humain se cache dans une mascotte et que les zombies sont des ados maquillés. Nous savons aussi que les monstres sous les lits sont le fruit d’une imagination fertile et que les loups n’entrent pas dans les maisons pour manger les petits enfants. Toutefois, pour un cerveau en développement, ces évidences n’en sont pas! Du moins, pas encore. Pour les aider, il est important d’être à l’écoute. Il faut éviter à tout prix d’ignorer, de ridiculiser ou de banaliser ses peurs. Ils ont peur pour vrai! Un parent aidant permettra à son enfant de verbaliser son interprétation du danger avec douceur et accueil. Il tentera de se mettre à la place de son enfant avec le bagage d’un enfant de son âge, avec l’expérience d’un enfant de son âge pour pouvoir mieux comprendre son point de vue. Il l’écoutera avec curiosité et intérêt en lui posant des questions pour mieux saisir sa perspective. Ce n’est que bien au fait de la conception de son enfant, que le parent pourra l’amener doucement à développer une nouvelle façon de voir ce qu’il percevait, a priori, comme un danger. Il se peut que ses interprétations initiales du danger resurgissent et produise à nouveau des peurs irrationnelles. C’est signe que la connexion entre ses idées face à ce danger était fortement ancrée. Avec patience, amour et douceur, le parent refera, encore et encore, la route de la connexion raisonnable afin d’augmenter les chances que, la prochaine fois, le cerveau de l’enfant empruntera cette route plutôt que la route de la peur.
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
Un sujet en particulier?
Catégories
Tout
AuteureJe suis Karine Trudel et je suis coach parentale, conférencière et enseignante en développement de l'intelligence émotionnelle. |