Quand j’ai vu cette magnifique photo partagée par une amie où une proie recueille la progéniture à bout de force d’un de ses prédateurs pour le conduire jusqu’à un plan d’eau pour lui sauver la vie, comme les 29 mille personnes à avoir aimé la photo, mon coeur de mère s’est attendri, mes épaules se sont relâchées et j’ai émis un petit “Onnnnnn, c’est donc bien beau!”. À priori, n’avez-vous pas eu, vous aussi, ce petit instant d’attendrissement?
Il ne m’a fallu que quelques secondes pour faire une courte recherche sur le web et découvrir que cette photo est un “fake”. À l’origine, c’est un poisson d’avril initié par une compagnie qui offre des services connexes au parc national Kruger en Afrique du Sud. Ils ont attrapé plus de 20 millions de poissons dans leur filet bien tissé. Oh! Combien d’autres après la sortie de cet article qui relate la fausse nouvelle se sont fait prendre malgré la dénonciation? À cette question, je peux affirmer, au vu des statistiques de la photo en entête qu’en moins de 3 jours, c’était 29 000 autres personnes qui s’étaient fait prendre avec la republication. Combien d’autres republications ont eu lieu depuis la publication originale? Le compteur tourne. Mais, c’est une jolie photo, me direz-vous. C’est inoffensif de partager une telle photo, non? Eh bien, non. Ce n’est pas inoffensif du tout parce que si on s'attendrit avec des fausses photos, on se révolte, on s’inquiète ou on se déprime avec d’autres photos tout aussi fausses. Donner la chance au coureur Comme plusieurs parents d’aujourd’hui, j’ai été élevée avec ce principe : “Faire confiance jusqu’à preuve du contraire”. C’était à l’époque où les téléphones étaient visés au mur et qu’on trouvait toujours le combiné au bout d’un fil. Cette époque où les photos modifiées étaient rares, les rencontres se faisaient en personne et les sources d’informations étaient les journaux officiels et les téléjournaux. Les temps ont bien changé depuis. On n’a qu’à penser à Trump et les “fake news”, les télé-réalités, les “journaux” internet qui publient n’importe quoi, l’omniprésence d’égoportraits filtrés, de photos mises en scène ou détournée pour soutenir une cause. De nos jours, en un clic, on a accès à des logiciels de montage et de modifications de photos gratuitement sur le web, on peut chercher l’amour sur Internet et on s’informe sur des “fils d’actualités” qui n’en sont pas. Mon enfant, critique, tu seras Avec la venue de cette nouvelle ère technologique, il est de notre devoir de modifier notre façon d’éduquer nos enfants. Nous devons impérativement passer du mantra “Faire confiance jusqu’à preuve du contraire” à un mantra plus sécuritaire : “Observer, questionner avant de faire confiance”. L’objectif n’étant pas de devenir des êtres méfiants de l’autre, mais bien de développer l’esprit critique pour éviter d’être naïf et se laisser remplir de toutes ces fausses informations qui, disons-le, contribuent à construire notre vision du monde. La vérité
Aussi vraisemblable une photo, un article, un produit puisse paraître, il est essentiel de développer notre “esprit journalistique” en apprenant à vérifier à la source ces informations puisque, chacun de ces créateurs et ceux qui partagent l’information le font dans le but de servir leur propre perspective et mettre en lumière ce qu’ils veulent bien laisser voir ou faire croire.
Quand je m’adresse à des membres de ma communauté virtuelle, je me rends compte que la plupart des parents sont partiellement conscients de l’ampleur de ces “fausses” informations, mais plus encore ne savent tout simplement pas comment s’y prendre pour vérifier ces informations et donc, par conséquent, ils ne savent pas comment s’y prendre pour induire cet esprit critique à leurs enfants. Par où commencer ? Pour aider nos enfants à développer leur esprit critique, il est primordial que nos enfants comprennent que même si une information accrédite mon opinion, mon désir, mon choix ou qu’elle apaise mon angoisse, elle n’est pas pour autant vraie et juste. On pourra alors définir avec eux ce qu’est une source fiable. Une source fiable n’est pas “mon ami m’a dit que…” ou “j’ai vu sur Internet…” Pour vérifier l’authenticité des images, on peut utiliser Google image Pour les histoires vraisemblables, on peut valider sur HoaxBuster Ensuite, on peut penser leur apprendre à développer une attitude journalistique : s’assurer de corroborer l’information auprès de plus d’une source fiable. Pour le faire, il suffit de faire une recherche sur Google et s’assurer qu’elle est partagée par des médias d’information reconnus. Mais tout ne se vérifie pas C’est vrai qu’on ne peut pas tout vérifier, tout valider. Dans ces cas-là, je recommande qu’on garde l’information dans un tiroir à part dans notre cerveau, qu’on la tag “information non validée” et que nous continuons de garder l’esprit ouvert sachant que toute nouvelle information à ce sujet peut faire basculer la balance du côté vrai comme du côté faux. D’ici à ce que l’information ait trouvé sa place, on ne se positionne ni en faveur ni contre. On observe et on questionne. Et vous, parents, vous sauriez dire? J’ai déniché pour vous ce petit test pour mesurer votre capacité à reconnaître des photos retouchées dans un lot de photos. Exercez-vous. Faites passer le test à vos enfants. Vous avez là une belle occasion d’initier le sujet avec votre tribu. Pour d’autres contenus, des conseils d’experts et toute une communauté de parents entraidants, rejoignez le groupe www.facebook.com/groups/ParentsABoutDeSouffle
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Qu’y a-t-il de plus exaspérant pour un parent qu’un enfant qui crie souvent, lance des objets ou claque les portes? En plus d’être épuisant physiquement, nous finissons par être vidés moralement et émotionnellement au point où nous aurions envie de crier à notre tour. Si seulement ça fonctionnait à long terme, ça serait super! Bien que crier peut être soulageant, on réalise assez vite que cette réaction entraîne davantage de conséquences négatives que de conséquences positives. En réagissant intensément soi-même face aux débordements de colère d'un enfant :
Que devons-nous faire alors? L’enfermer? Lui scotcher la bouche? Le punir? Le laisser tout démolir? Ce sont effectivement des options qui m’ont fait rêver l’espace d’un instant, mais, disons-le, elles ne sont pas nécessairement les plus efficaces et les plus adéquates. Je vous entends d’ici : “Bon, bah alors, on fait quoi?” Pourquoi les enfants réagissent-ils ainsi? Rappelez-vous lorsque votre enfant développait ses capacités langagières. Sa prononciation n’a pas été franche au premier mot. Il a babillé quelques syllabes en omettant parfois les “r” ou les “j”. Vous avez fini par décoder la plupart de ce qu’il voulait exprimer. Et un jour, il est arrivé ce moment où il a voulu vous dire un truc important pour lui mais dont il ne connaissait pas le mot. Il a bien voulu pointé l’objet, vous l’avez accompagné en nommant tout ce que vous voyiez mais rien n’y fut. Désemparé, il a explosé de désarroi pleurant toutes les larmes de son corps. Vous vous êtes alors approché de lui et vous lui avez tendu les bras. Il s’y est blotti et apaisé. Il a repris ses esprits pour tenter à nouveau de vous exprimer son désir. Avec patience, vous avez repris l’exploration pour lui fournir les mots manquants. Petit à petit, il a appris à les prononcer et les intégrer. Les crises à ce sujet ont alors disparues au fur et à mesure qu’il développait son langage. Que s’est-il passé? L’enfant, à court de mots pour s’exprimer ses désirs et les objets du monde concret, a vu la frustration s’emparer de lui et il y a réagit de manière instinctive. Puisque votre bout de chou est en cours d’apprentissage de la langue et des mots, il ne vous est pas venu à l’esprit de vous mettre en colère et de le punir, l’ignorer, le blâmer ou le menacer pour cette réaction. Avec amour et compassion, vous lui avez plutôt ouvert les bras pour l’accueillir, l’apaiser et lui enseigner les mots. Il en va de même pour les émotions de son monde intérieur. Faute de mots pour exprimer ses sensations, ses émotions, comprendre lui-même ses besoins, ses désirs et ses frustrations, la frustration le gagne et il réagit de manière instinctive. Contrairement à l’étape d’apprentissage langagière, dans cette période d’apprentissage, nous avons tendance à nous mettre nous-même en colère, réagir, punir, ignorer, blâmer ou menacer notre enfant! Nous oublions qu’il n’a pas de mots pour décrire ses émotions ni ses sensations… Faisons un petit test ensemble… Prenez papier, crayon et programmez votre minuterie pour 3 minutes. Sur la feuille, inscrivez 10 émotions désagréables. C’est parti! Alors? Vous en avez combien? Les mots d’émotions vous viennent facilement? On poursuit… Top chrono pour 5 minutes. À côté de chacune des émotions inscrites sur votre feuille, indiquez 3 sensations internes liées à cette émotion. C’est parti! Et puis? Pas si simple que ça, n’est-ce pas? Malgré que vous étiez calme, que la colère ou l’anxiété de vous habitait pas, il vous a probablement été difficile de trouver 10 mots d’émotions et 30 sensations. Imaginez un instant la tâche titanesque que vous exigez de votre enfant quand vous lui dites : “On ne frappe pas, on le dit avec des mots!” Mais quels mots? Est-ce que, ce qu’il possède comme vocabulaire, exprime réellement ce qu’il ressent, ce qu’il vit? Est-il seulement suffisamment mature pour comprendre le lien entre ce qui se passe et ce qu’il ressent? Peut-il vraiment se comprendre lui-même dans ses émotions? Il faut savoir que les réactions d’un enfant à la colère sont un symptôme et non pas un problème. Si l’enfant réagit ainsi, c’est qu’à l’intérieur de lui, il souffre. Son cerveau immature l’informe que quelque chose ne va pas comme il voudrait. Évidemment, que son petit frère ait déchiré son plus récent gribouillage n’est pas la fin du monde pour vous (si seulement il savait où aboutissent tous ses dessins...), mais, dans sa conception à lui, de son point de vue à lui, c’est la fin du monde. Tout à coup, il disjoncte faute d’avoir de mots pour exprimer “sa fin du monde”. Comment l’aider? Bien sûr, vous voulez l’aider à changer sa vision apocalyptique de la vie, mais lorsqu’il est disjoncté, c’est littéralement, bio-psycho-mécaniquement im-pos-sible. Alors, que faire? L’accompagner, le guider pour qu’il puisse canaliser cette émotion. Lui permettre de décharger la tension interne de façon adéquate. Évidemment, nous ne le laisserons pas frapper les gens, casser des portes ou lancer des objets. Ce qui importe c’est que la colère qui l’habite trouve une voie de sortie. Une fois la colère évacuée, la tension déchargée, le cerveau se reconnecte et l’enfant a, à nouveau, accès à son néocortex, sa raison. C’est seulement à cette étape que vous pourrez lui apprendre à mettre des mots, à identifier les sensations, à trouver, avec lui, des stratégies pour éviter qu’il se laisse envahir par la colère. Voici 10 stratégies efficaces pour décharger la tension de la colère.
Ces stratégies ont été éprouvées par des centaines et des centaines de parents. Certaines fonctionnent mieux que d’autres selon l’enfant. N’hésitez pas à en discuter avec le vôtre. Invitez-le à en choisir 1 ou 2 qu’il a envie d’expérimenter la prochaine fois. Une maman de ma communauté me racontait qu’elle avait confectionné une boîte à cris. Celle-ci s’était avérée fort utile pour toute la famille! Lorsque les enfants devenaient plus énervés, elle sortait la boîte à cris et leur permettait de crier dedans en s’assurant de refermer rapidement le couvercle pour éviter que ces cris n’envahissent toute la maison. Aussi, elle s’en servait pour elle-même lorsque, par exemple, elle sentait que la colère ou l’irritation la gagnait. Au lieu de crier sur les enfants, elle sortait la boîte à cris et l’utilisait à pleins poumons. Au début, ses enfants étaient surpris, mais elle le fut plus qu’eux lorsque, quelques jours plus tard, l’un d’eux vint à elle pour lui demander la boîte à cris afin qu’il puisse soulager sa colère! À l’occasion, lorsque la boîte est « pleine », la famille s’empresse d’ouvrir la porte, soulever le couvercle et libère les cris à l’extérieur afin qu’ils ne reviennent plus dans leur maison. Ce petit outil accompagné du rituel de libération des cris a été très bénéfique pour eux. Il y a plus de calme dans la maison et les enfants sont dorénavant plus habiles à reconnaître la colère qui monte en eux et à l’exprimer avant d’exploser en cris. Ça prend un village pour élever un enfant, alors partagez-nous vos expériences avec ces stratégies et rejoingnez-nous sur le groupe Facebook Parents à bout de souffle . Je suis impatiente de lire vos récits en commentaire. Avec bienveillance, Karine Voici une allégorie qu'une amie m'a partagée et qui soulève bien des réflexions.
Rose et Joachim avaient eu 3 fils qu’ils ont élevés dans une maison modeste d’une ville modeste avec des moyens financiers restreints. Joachim travaillait dans un camp de bûcheron et partait tout l’hiver pour rapporter que quelques dollars au printemps. Pour nourrir sa famille, Rose faisait de l’entretien ménager de deux restaurants la nuit et le jour, elle gardait des enfants. Certains mois plus difficiles, il lui arrivait d’aller voir le curé de la paroisse pour lui demander quelques sous pour payer ses comptes et mettre un peu de pain sur la table. La vie était dure. Rose était souvent débordée par toutes les tâches à accomplir pour que sa famille soit confortable et qu’elle ait de quoi manger, mais tous les jours, elle se levait sans se plaindre. À l’école, les garçons réussissaient péniblement et avaient la réputation d’être des bagarreurs. Adolescents, ils piquaient des colères et se révoltaient contre les règles strictes de leur mère la défiant en faisant à leur tête. Lorsque les 3 garçons ont atteint l’âge de travailler, ils ont suivi l’exemple de leurs parents. Ils se sont mis à travailler de manière acharnée pour encaisser du temps supplémentaire semaine après semaine. Malgré leur tempérament dur, ils étaient très dévoués et impliqués dans leur boulot. Ils ont tous les trois réussi à gravir les échelons et obtenir des postes enviables au sein de leur entreprise respective tellement qu’au début de la trentaine, ils gagnaient si bien leur vie qu’ils auraient pu cesser de travailler. Ce jour-là, c’était l’anniversaire de Rose. Elle allait avoir 75 ans. Joachim l’avait quitté quelques années auparavant. Ses fils, très engagés dans leur travail, ne pouvaient être présents pour son anniversaire. Ils n’ont pas pour autant oublié leur mère. Chacun avait à coeur de l’impressionner pour lui démontrer son amour en lui faisant parvenir un présent plus grandiose les uns que les autres. L’aîné lui envoya une toute petite boîte qu’elle déballa avec empressement. Elle y trouva une jolie bague sertie d’un diamant; le plus gros que Rose avait pu voir de toute sa vie. Le cadet, voulant faire plaisir à sa vieille mère qui avait lavé à la main le linge de la famille toute sa vie, lui acheta une machine qui lavait, séchait et pliait le linge. C’était toute une révolution! Quant au benjamin, il lui fit envoyer l’un des plus beaux oiseaux : un faisan doré. Ce faisan n’était pas un banal faisan. Il était apprivoisé et pouvait même converser! C’était un faisant exceptionnel et très très rare pour ne pas dire unique. Des trois fils, aucun n’avait pris la peine d’écrire un mot pour accompagner son cadeau. Aucune indication. Aucun souhait. Rien d’autre que le présent. Lorsqu’ils purent tous se réunir quelques jours plus tard pour souligner son anniversaire, Rose avait, comme à son habitude, préparé un festin de roi. L’ainé demanda à sa mère si elle avait apprécié la bague de diamant. Elle lui répondit qu’à son âge, elle ne portait plus aucun bijou par peur de se faire voler. C’est pourquoi elle l’avait vendue à un bijoutier peu scrupuleux qui lui avait offert 100$ pour son bijou. Le fils se tut et ravala sa colère constatant qu’elle n’avait aucune idée de la valeur des choses. Le cadet lui demanda si elle trouvait pratique sa nouvelle laveuse-sécheuse-plieuse à linge. Elle lui confia qu’à son âge, le seul exercice qu’elle faisait c’était de laver son linge à la main et l’étendre sur la corde pour le sécher et que, puisqu’elle avait fait ça toute sa vie avec le linge de ses trois enfants, c’était pour elle un moment de méditation qui la gardait connectée à eux. Le cadet ravala ses larmes et se sentait quelque peu coupable de ne pas être plus présent pour elle. À son tour, le benjamin lui demanda si elle était heureuse de son superbe faisan doré. Les yeux de sa mère s’illuminèrent et un avec grand sourire lui dit : “Tu sais que ton père et moi, avant de vous avoir, nous passions beaucoup de temps à la chasse au faisan. C’était des moments magiques! Main dans la main, nous marchions des heures et des heures à la recherche de faisans. C’est d’ailleurs lors d’une partie de chasse que votre père m’a dit pour la première fois “Je t’aime” tout en me regardant tendrement dans les yeux! C’est aussi lors d’une chasse qu’il a mis un genou au sol et m’a demandé ma main. Vous ne le savez pas, mais c’est pendant une sortie en forêt que je suis tombée enceinte la première fois. Alors, quand j’ai vu ce magnifique faisan doré, mon coeur s’est rempli de bonheur repensant au premier “Je t’aime” de votre père.” Le benjamin était gonflé d'orgueil. Il avait su, contrairement à ses deux frères, faire plaisir et toucher le coeur de sa mère. Elle conclut : “Bon, allez, nous avons assez discuté les garçons. Délectons-nous de ce copieux repas. J’espère que vous allez l’apprécier! C’était le repas préféré de votre père : du faisan doré aux canneberges.” Ce qui est le plus important dans la vie familiale, ce ne sont pas les présents de grande valeur monétaire. Ce qui importe, c’est d’être présent-présent. Ce qui importe, c’est de communiquer clairement. Ce qui importe, c’est de bien savoir cerner les besoins. Ce qui importe, c’est de partager notre histoire avec nos enfants. Ce qui importe, c’est de dire “Je t’aime” en regardant l'autre dans les yeux tendrement. À mes fils, je vous aime. Karine Trudel Venez nous rejoindre sur le groupe www.facebook.com/groups/parentsaboutdesouffle pour du soutien, de l'entraide, une bouffée d'air et plein de moments plus légers. Dans les années 50, la fessée était à peine taboue et le châtiment corporel était socialement toléré. Au cours des années 70 et 80, avec la venue de bon nombre de bouquins sur l’éducation des enfants et l’intérêt des parents à offrir à leur progéniture une expérience différente de la leur, plusieurs ont alors abandonné le châtiment corporel et la fessée comme méthode éducative. Ils se sont tourné vers les punitions et les conséquences : confisquer le vélo, aller au lit plus tôt, empêcher une sortie, faire faire des réflexions, recopier 100 fois « Je m’excuse », priver de dessert, etc.Bien que cette nouvelle approche a amélioré un tant soit peu le lien de confiance et l’ambiance familiale, il n’en demeure pas moins que cette façon de faire se rapproche davantage du dressage que de l’éducation si ces conséquences ne sont pas précédées d’un réel dialogue avec l’enfant et continue de s’appliquer de façon plus subtile. Les parents des années 2000 ont opté pour les chaises de réflexion, le 1-2-3 magique, le 5-10-15 pour les dodos. Ces techniques sont fort efficaces pour changer un comportement, mais elles sont en même temps tout aussi inefficaces pour le développement de la maturité, l’autonomie et l’intelligence émotionnelle. Le dressage – attention au lion en cage Dresser un enfant c’est user d’une méthode, d’un outil ou d’une conséquence pour l’habituer à faire ce qu’on s’attend de lui, le plier à une discipline, le rendre soumis. À force de répétitions, l’enfant finit par assimiler que lorsqu’il ne range pas sa chambre, il est privé de télé. Il est alors conditionné, programmé et ce n’est pas sans répercussion à moyen et long terme sur lui, sur la famille et ses relations. Il fonctionne comme un robot sans pouvoir développer lui-même son programme. Petit à petit, il intègre qu’il doit faire ce que les autres demandent. Point à la ligne. Selon son tempérament, risque, tôt ou tard, de se révolter, de mentir, d’être irrespectueux, frondeur ou encore, pour un introverti, il pourrait s’isoler, se refermer, se laisser intimider, développer de la méfiance et de l’anxiété. L’éducation– le dialogue qui fait grandir L’éducation consiste à former l’esprit, apprendre le discernement, développer son jugement critique et moral. Pour y parvenir, il est essentiel d’instaurer un dialogue et faire preuve de flexibilité, de ferme-bonté, de logique, d’ouverture d’esprit et d’acceptation. Voici une façon efficace et constructive d’éduquer les enfants :
L’éducation est un voyage plus long, certes, mais il forme une jeunesse plus intelligente émotionnellement. Montrons-leur le chemin.
Je me souviens, petite, il m’arrivait de feindre d’être malade pour éviter d’aller à l’école : maux de tête, maux de ventre, étourdissement… J’arrivais plutôt bien à jouer la comédie. Lorsque mon fils, alors en maternelle, a tenté le coup, heureusement pour moi, il n’était pas ce qu’on pourrait appeler un excellent comédien. Histoire de considérer son désir de prendre occasionnellement une pause de l’école, j’ai donc réfléchi à une solution qui serait gagnante-gagnante et qui lui éviterait d’avoir à mentir et qui favoriserait sa présence en classe. Les règles sont simples, dissuasives et ô combien efficaces! Un vrai maladeD’abord, il faut savoir qu’ici, lorsqu’un enfant est malade, pour son bien, il importe qu’il soit alité et calme. Son système immunitaire a besoin de se reposer pour refaire des forces et passer à travers ses journées rempli d’énergie. Il leur est permis de lire et dessiner, mais ces deux activités doivent se faire dans le calme, dans le confort de leur lit et dans la pénombre. Ils peuvent se lever pour manger et aller aux toilettes, mais rien d’autre n’est autorisé. Quand on est vraiment malade, on doit tout faire pour se remettre sur pied! Comme vous pouvez le constater, le traitement réservé aux malades chez-nous est plutôt décourageant et ennuyant! Congés d’école Quel adulte n’a pas, de temps à autre, envie de prendre congé de son boulot? Qui n’a pas téléphoné à son employeur en feignant d’être malade ? C’est pour éviter ces mensonges et leurs conséquences que j’avais changé les « congés maladie » par des « congés personnels » dans l’organisme que je dirigeais. Étonnamment, cette mesure avait grandement diminué le taux d’absentéisme en plus d’avoir des répercussions positives sur les relations de travail. Je me suis dit qu’en adaptant cette mesure à la situation de mes enfants, je pourrais aussi constater des impacts positifs. Voici donc ce que je leur ai proposé : 2 journées de congé d’école par année scolaire;
Résultats J’ai deux enfants d’âge scolaire. Kakou est en 3e année tandis que Bibou est en 1ère année. Je compte donc 6 expériences de ce programme de congés. Voici, par année et par enfant, les absences qui incluent les journées de maladie et les congés d’école : Kakou
Au-delà des jours d’absence peu fréquents, ce que je récolte le plus c’est de voir à quel point ils se responsabilisent face à l’école. Il leur arrive de me dire, un matin pluvieux : « Ah! que je resterais à la maison ce matin moi, mais, je ne vais pas le faire! Je préfère garder mon congé pour une autre fois quand je sentirai que j’en ai vraiment besoin! » Et, étonnamment, je n’ai que très rarement à les motiver pour aller à l’école le matin. Est-ce un autre effet de ce programme de jours de congé? Dites-moi comment ça se passe chez-vous.
Le quotient intellectuel (QI) élevé a longtemps été valorisé et ce, sans tenir compte du quotient émotionnel (QE). Toutefois, depuis plusieurs années la tendance semble s’inverser. L’impact sur la satisfaction et le bien-être personnel, les liens d’attachement, les relations personnelles, les saines habitudes de vie et sur l’auto-responsabilisation est tel qu’il y a de plus en plus d’importance accordée au QE dans différentes sphères de notre société. Pour favoriser le développement de l’intelligence émotionnelle et augmenter le QE, il faut donc voir à développer 6 compétences :
J’avais envie de vous partager ma dernière trouvaille qui fonctionne comme un charme!Du haut de ses deux ans, mon fils Bibou avait déjà trouvé comment faire pour étirer le temps et rester éveillé le plus longtemps possible. En somme, depuis quelques jours au moment d’aller au lit, il gardait les yeux grands ouverts, se roulait dans tous les sens, sortait du lit et je ne sais quoi d’autres. Bref, j’avais du mal à croire qu’il allait finir par se calmer, relaxer et finalement s’endormir. J’ai donc fait marcher mes méninges pour trouver une astuce que je vous partage ici : Le jeu des yeux qui collent. Voici les règles (vous verrez l’astuce, mais mon amour de Bibou n’y voit qu’un jeu et c’est tant mieux!) :
J’avoue que je ne sais pas combien de temps cette stratégie fonctionnera, mais comme toute stratégie, elle fonctionne un temps et on doit la remplacer par une autre après un moment. Essayez-le et tenez-moi au courant de vos succès, de vos échecs ou de vos adaptations de ce jeu!
Selon les observations de différents chercheurs, voici les principales caractéristiques que l’on retrouve chez les gens ayant un Quotient Émotionnel élevé:
N’est-ce pas ce que nous souhaitons pour nos enfants? Voilà donc de bonnes raisons de s’investir soi-même à développer notre propre quotient émotionnel pour mieux guider notre enfant à développer le sien. Pour débuter, pourquoi ne pas vous offrir cette formation en ligne que vous pourrez suivre où vous voulez, quand vous voulez et surtout, à votre rythme!
À leur naissance, nos enfants sont comme des ordinateurs hyper puissants munis d’un système d’exploitation qui assure les fonctions vitales mais dont le disque dur est vierge ou presque.C’est aux parents, du moins dans les premiers temps de leur vie, que revient la responsabilité d’y mettre les données souhaitées afin que l’ordinateur réponde à leurs attentes.
Il en va ainsi pour vos enfants. La liste des programmes indésirables installés par mégarde dans le « disque dur » des enfants est longue, les virus sont nombreux et les bugs surviennent lorsque nous avons le plus besoin de leur collaboration. Souvent nous ne faisons pour qu’appuyer sur les boutons Installer / Suivant / Suivant … / Terminé et l’enfant installe lui seul le programme. Donnons-nous, donnons-lui le choix de meilleurs programmes tel que : la confiance en soi, l’autonomie, le respect, la collaboration, la générosité, le partage… Et n’oubliez surtout pas d’expliquer à votre entourage leur fonctionnement. Aussi, assurer la mise à jour des « anti-virus » peut nous éviter bien des tracas. Les virus sont ces commentaires, ces non-dits, ces sous-entendus lancés par les parents, amis, gardiennes ou étrangers desquels nous nous laissons influencer dans nos interventions auprès de nos enfants par peur d’être jugé négativement. Quant aux bugs, ils sont inattendus et souvent inexplicables. Il faut faire avec. Et surtout, de grâce!, n’oubliez jamais qu’un ordinateur en panne ne se répare pas avec une claque. Il faut s’asseoir, se questionner sur les interventions, envisager des solutions et user de beaucoup de patience!
«Tu ne peux pas sortir habillé comme ça!» «Arrête un peu de t'exciter comme ça, tu ne vois pas que tu déranges?» «Mais qu'est-ce que les gens vont dire?!» En public, combien d'entre nous ressentent le stress et l'anxiété en compagnie de nos enfants? Nous exigeons que nos enfants se tiennent bien, paraissent bien, parlent bien. Peu d'entre nous l'avoueront, mais cette exigence face à eux n'est en fait qu'un mécanisme de défense qui a pour but de protéger l'image de « bonne mère » que nous nous efforçons de maintenir. Plus l'idéal de cette image est élevé (et irréelle), plus nous avons du mal à accomplir ce qui doit l'être pour la maintenir, plus nous retournons nos efforts vers l'extérieur pour tenter de contrôler TOUT ce qui pourrait nuire à cette image. Qui dit mère dit enfant. Nous jetons alors notre dévolu sur nos enfants qui « brisent » ou « ternissent » cette image de nous-mêmes. Qui a réellement honte que « tout le monde le regarde » ? Qui a réellement peur de « déranger » ? Les enfants sont des enfants. Ils apprennent de nous ce poids de l'image. Eux, ils ne se cassent pas les pieds avec ça! Plutôt que de trouver une solution, une alternative aux comportements, nous avons tendance à chercher un coupable. Plutôt que de tenter de comprendre pourquoi le petit dernier s'excite autant, nous l'affublons de critiques, d'invectives voire même de menaces croyant que s'il comprend le « mal » qu'il me fait, il se sentira suffisamment coupable pour mettre fin à ses comportements.
Au contraire, elle ne fera qu'ancrer chez mon enfant, une image tout aussi défavorable de lui-même. Le poids de cette image n'est-il pas, pour vous, lourd à porter?Est-ce réellement un poids que vous souhaitez à votre enfant? Soyez plutôt à l'écoute de ces manifestations. Il s'agite? Peut-être qu'il est impatient. Elle pleure? Peut-être a-t-elle un désir brimé? Soyez à l'écoute. Identifiez, nommez, comprenez, encouragez et gratifiez-le!
Ce billet n'est pas un éloge au laisser-aller ni une gloire au «je-m'en-foutisme» face aux comportements des enfants, mais plutôt une piste de réflexion sur la pression que l'on met sur nos enfants afin qu'ils se conforment pour NOUS soulager de l'anxiété des qu'en-dira-t-on. Tentez le coup et observez le résultat... Et si cette simple technique fonctionnait vraiment?
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AuteureJe suis Karine Trudel et je suis coach parentale, conférencière et enseignante en développement de l'intelligence émotionnelle. |