Voici une allégorie qu'une amie m'a partagée et qui soulève bien des réflexions.
Rose et Joachim avaient eu 3 fils qu’ils ont élevés dans une maison modeste d’une ville modeste avec des moyens financiers restreints. Joachim travaillait dans un camp de bûcheron et partait tout l’hiver pour rapporter que quelques dollars au printemps. Pour nourrir sa famille, Rose faisait de l’entretien ménager de deux restaurants la nuit et le jour, elle gardait des enfants. Certains mois plus difficiles, il lui arrivait d’aller voir le curé de la paroisse pour lui demander quelques sous pour payer ses comptes et mettre un peu de pain sur la table. La vie était dure. Rose était souvent débordée par toutes les tâches à accomplir pour que sa famille soit confortable et qu’elle ait de quoi manger, mais tous les jours, elle se levait sans se plaindre. À l’école, les garçons réussissaient péniblement et avaient la réputation d’être des bagarreurs. Adolescents, ils piquaient des colères et se révoltaient contre les règles strictes de leur mère la défiant en faisant à leur tête. Lorsque les 3 garçons ont atteint l’âge de travailler, ils ont suivi l’exemple de leurs parents. Ils se sont mis à travailler de manière acharnée pour encaisser du temps supplémentaire semaine après semaine. Malgré leur tempérament dur, ils étaient très dévoués et impliqués dans leur boulot. Ils ont tous les trois réussi à gravir les échelons et obtenir des postes enviables au sein de leur entreprise respective tellement qu’au début de la trentaine, ils gagnaient si bien leur vie qu’ils auraient pu cesser de travailler. Ce jour-là, c’était l’anniversaire de Rose. Elle allait avoir 75 ans. Joachim l’avait quitté quelques années auparavant. Ses fils, très engagés dans leur travail, ne pouvaient être présents pour son anniversaire. Ils n’ont pas pour autant oublié leur mère. Chacun avait à coeur de l’impressionner pour lui démontrer son amour en lui faisant parvenir un présent plus grandiose les uns que les autres. L’aîné lui envoya une toute petite boîte qu’elle déballa avec empressement. Elle y trouva une jolie bague sertie d’un diamant; le plus gros que Rose avait pu voir de toute sa vie. Le cadet, voulant faire plaisir à sa vieille mère qui avait lavé à la main le linge de la famille toute sa vie, lui acheta une machine qui lavait, séchait et pliait le linge. C’était toute une révolution! Quant au benjamin, il lui fit envoyer l’un des plus beaux oiseaux : un faisan doré. Ce faisan n’était pas un banal faisan. Il était apprivoisé et pouvait même converser! C’était un faisant exceptionnel et très très rare pour ne pas dire unique. Des trois fils, aucun n’avait pris la peine d’écrire un mot pour accompagner son cadeau. Aucune indication. Aucun souhait. Rien d’autre que le présent. Lorsqu’ils purent tous se réunir quelques jours plus tard pour souligner son anniversaire, Rose avait, comme à son habitude, préparé un festin de roi. L’ainé demanda à sa mère si elle avait apprécié la bague de diamant. Elle lui répondit qu’à son âge, elle ne portait plus aucun bijou par peur de se faire voler. C’est pourquoi elle l’avait vendue à un bijoutier peu scrupuleux qui lui avait offert 100$ pour son bijou. Le fils se tut et ravala sa colère constatant qu’elle n’avait aucune idée de la valeur des choses. Le cadet lui demanda si elle trouvait pratique sa nouvelle laveuse-sécheuse-plieuse à linge. Elle lui confia qu’à son âge, le seul exercice qu’elle faisait c’était de laver son linge à la main et l’étendre sur la corde pour le sécher et que, puisqu’elle avait fait ça toute sa vie avec le linge de ses trois enfants, c’était pour elle un moment de méditation qui la gardait connectée à eux. Le cadet ravala ses larmes et se sentait quelque peu coupable de ne pas être plus présent pour elle. À son tour, le benjamin lui demanda si elle était heureuse de son superbe faisan doré. Les yeux de sa mère s’illuminèrent et un avec grand sourire lui dit : “Tu sais que ton père et moi, avant de vous avoir, nous passions beaucoup de temps à la chasse au faisan. C’était des moments magiques! Main dans la main, nous marchions des heures et des heures à la recherche de faisans. C’est d’ailleurs lors d’une partie de chasse que votre père m’a dit pour la première fois “Je t’aime” tout en me regardant tendrement dans les yeux! C’est aussi lors d’une chasse qu’il a mis un genou au sol et m’a demandé ma main. Vous ne le savez pas, mais c’est pendant une sortie en forêt que je suis tombée enceinte la première fois. Alors, quand j’ai vu ce magnifique faisan doré, mon coeur s’est rempli de bonheur repensant au premier “Je t’aime” de votre père.” Le benjamin était gonflé d'orgueil. Il avait su, contrairement à ses deux frères, faire plaisir et toucher le coeur de sa mère. Elle conclut : “Bon, allez, nous avons assez discuté les garçons. Délectons-nous de ce copieux repas. J’espère que vous allez l’apprécier! C’était le repas préféré de votre père : du faisan doré aux canneberges.” Ce qui est le plus important dans la vie familiale, ce ne sont pas les présents de grande valeur monétaire. Ce qui importe, c’est d’être présent-présent. Ce qui importe, c’est de communiquer clairement. Ce qui importe, c’est de bien savoir cerner les besoins. Ce qui importe, c’est de partager notre histoire avec nos enfants. Ce qui importe, c’est de dire “Je t’aime” en regardant l'autre dans les yeux tendrement. À mes fils, je vous aime. Karine Trudel Venez nous rejoindre sur le groupe www.facebook.com/groups/parentsaboutdesouffle pour du soutien, de l'entraide, une bouffée d'air et plein de moments plus légers.
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Ahhhhhh! L’heure des dodos! Vous avez passé une grosse journée au travail. Vous avez survécu à la congestion routière. Vous avez réussi à concocter un repas en un temps record avec seulement 3 ingrédients. Les bains sont donnés et le lac sur le plancher de la salle de bain essuyé. Les dents sont brossées. Le pyjama enfilé. Vous avez tout prévu pour que la routine du dodo se passe bien : le gobelet d’eau rempli, le sac magique chauffé, le doudou attend fillette dans le lit, les lumières sont tamisées, le livre est choisi. 19h30 Plus que 20 minutes pour la lecture et les câlins. Bientôt vous pourrez enfin(!) relaxer, vous détendre, écouter la seule émission de télé que vous suivez. Blotti l’un contre l’autre dans le lit avec doudou, vous finissez enfin l’histoire. Vous éteignez la lumière. Vous faites un dernier bisou et vous lui souhaitez bonne nuit. Intérieurement, vous priez pour que tout soit parfait, que vous n’ayez rien oublié. Vous sortez sur la pointe des pieds, les doigts croisés… Il est 19h51. Bravo! 19h52 – « Maman, Maaaaaaaman?, MAAAAAAAAAMANNNNNNNNNNNNNNN!!! Tu ne m’as pas fait de bisou! – « Grrrr! Quoi? Je t’en ai fait plein! On vient de passer 20 minutes collé l’un contre l’autre. Tu as ton doudou, ton goblet!!! Tiens, un bisou. » 19h54 – Retour au salon 19h55 – « Maman, Maaaaaaaman?, MAAAAAAAAAMANNNNNNNNNNNNNNN!!! J’ai peur! – « Hein? Quoi? Mais de quoi tu as peur? -« J’ai peur des bruits » -« Quels bruits? Ce sont les mêmes qu’hier ou d’avant hier et d’avant-avant-avant hier! Il n’y a pas de raison que tu aies peur! Allez, on fait dodo. Bonne nuit! » 19h59 – Retour au salon 19h59 58sec – « Maman, Maaaaaaaman?, MAAAAAAAAAMANNNNNNNNNNNNNNN!!! … … 20h28 – Retour au salon. Générique de l’émission pour la 4e fois d’affilée cette semaine. 20h30 – Enragée, exténuée, vous décidez finalement d’aller vous coucher pour oublier cette soirée. ***FIN*** Ce scénario vous dit quelque chose? Évidemment! Comme parent, nous avons tous eu ce genre de soirée. Mais pourquoi donc? Il faut savoir que nos enfants veulent nous plaire. La dernière chose qu’ils veulent c’est de nous voir sous tension, anxieux ou en colère. Ces petits êtres sensibles sont comme des fusibles pour protéger le circuit familial. Ils sentent la tension augmenter et pour éviter que tout s’embrase, ils protègent le circuit familial en sautant eux-mêmes. Une fois le circuit familial hors tension, ils veulent à tout prix s’assurer que vous ne leur en voulez pas d’avoir disjoncté. Pour se rassurer, ils vous appellent pour mesurer si la tension est revenue. Leur cerveau ne fait pas la différence entre les différentes raisons de votre tension. Ils ne peuvent pas comprendre que votre tension accumulée au cours de la journée ne les concerne pas. Au contraire, ils croient que c’est à cause d’eux si vous êtes dans cet état et ils ont besoin de se rassurer à propos de votre amour et de votre affection à leur égard. Or, lorsque vous y retournez encore et encore et qu’ils vous trouvent de plus en plus tendus. Ils en concluent alors qu’ils avaient raison de croire que c’était leur faute! Ils acceptent que vous les quittiez pour la 4e fois. Après quelques 10 minutes, ils deviennent anxieux de nouveau : « Et s’ils ne m’aimaient plus jamais? »….. »MAAAAAAMANNNNNNNN! » Évacuer le stress Pour éviter ce genre de situation, il est fort important pour vous d’évacuer le stress accumulé. Dans un premier temps, verbalisez. Dites à votre enfant que vous avez eu une grosse journée et que vous vous sentez tendu. Expliquez-leur que cette tension n’est pas occasionnée par eux mais bien par ce que vous avez vécu aujourd’hui. Ensuite, invitez-le à vous accompagner dans une petite séance de respiration de 3-4 minutes. Vous trouverez ici une vidéo intéressante pour apprendre à respirer au rythme. N’en rajoutez pas Au moment de la routine du dodo, plusieurs d’entre nous se mettent à penser à ce qu’ils auront à faire après : finir de ranger la cuisine, l’émission de télé, lancer une brassée de lavage, préparer les lunchs du lendemain… Ces préoccupations que vous ajoutez dans votre tête, sans vous en rendre compte, contribuent à augmenter la tension dans votre corps et, cette tension, les enfants y sont très, très sensibles! Faites le vide. Soyez présent de corps et d’esprit. Déjouez votre mental Si faire le vide n’est pas suffisant, vous pouvez déjouer votre mental. Plutôt que de vous accrocher à l’heure précise de la fin de la routine, moment auquel vous rêvez pour relaxer enfin, fixez-vous mentalement un délai supplémentaire de 30 minutes. Plutôt que de vous dire que la routine va finir à 20h00, dites-vous que vous êtes disponible pour répondre aux petits besoins de vos enfants jusqu’à 20h30. Vous donner plus de temps mentalement va éviter à votre corps de se mettre sous tension en voyant 20h00 arriver. En étant plus détendu, votre enfant se sentira aussi apaisé et rassuré. Il pourra ainsi se laisser aller dans les bras de Morphée tout doucement. Je sais, c’est simple… trop simple peut-être mais, paroles de clientes, ça fonctionne pour vrai! Essayez-le et donnez-nous vos commentaires!
Dans les années 50, la fessée était à peine taboue et le châtiment corporel était socialement toléré. Au cours des années 70 et 80, avec la venue de bon nombre de bouquins sur l’éducation des enfants et l’intérêt des parents à offrir à leur progéniture une expérience différente de la leur, plusieurs ont alors abandonné le châtiment corporel et la fessée comme méthode éducative. Ils se sont tourné vers les punitions et les conséquences : confisquer le vélo, aller au lit plus tôt, empêcher une sortie, faire faire des réflexions, recopier 100 fois « Je m’excuse », priver de dessert, etc.Bien que cette nouvelle approche a amélioré un tant soit peu le lien de confiance et l’ambiance familiale, il n’en demeure pas moins que cette façon de faire se rapproche davantage du dressage que de l’éducation si ces conséquences ne sont pas précédées d’un réel dialogue avec l’enfant et continue de s’appliquer de façon plus subtile. Les parents des années 2000 ont opté pour les chaises de réflexion, le 1-2-3 magique, le 5-10-15 pour les dodos. Ces techniques sont fort efficaces pour changer un comportement, mais elles sont en même temps tout aussi inefficaces pour le développement de la maturité, l’autonomie et l’intelligence émotionnelle. Le dressage – attention au lion en cage Dresser un enfant c’est user d’une méthode, d’un outil ou d’une conséquence pour l’habituer à faire ce qu’on s’attend de lui, le plier à une discipline, le rendre soumis. À force de répétitions, l’enfant finit par assimiler que lorsqu’il ne range pas sa chambre, il est privé de télé. Il est alors conditionné, programmé et ce n’est pas sans répercussion à moyen et long terme sur lui, sur la famille et ses relations. Il fonctionne comme un robot sans pouvoir développer lui-même son programme. Petit à petit, il intègre qu’il doit faire ce que les autres demandent. Point à la ligne. Selon son tempérament, risque, tôt ou tard, de se révolter, de mentir, d’être irrespectueux, frondeur ou encore, pour un introverti, il pourrait s’isoler, se refermer, se laisser intimider, développer de la méfiance et de l’anxiété. L’éducation– le dialogue qui fait grandir L’éducation consiste à former l’esprit, apprendre le discernement, développer son jugement critique et moral. Pour y parvenir, il est essentiel d’instaurer un dialogue et faire preuve de flexibilité, de ferme-bonté, de logique, d’ouverture d’esprit et d’acceptation. Voici une façon efficace et constructive d’éduquer les enfants :
L’éducation est un voyage plus long, certes, mais il forme une jeunesse plus intelligente émotionnellement. Montrons-leur le chemin.
Lorsque j'ai rencontré Jeanne la première fois, j'ai été frappée par sa personnalité, son intelligence et sa sensibilité. Jeanne est une jeune fille allumée et très agréable de contact. Je n'étais donc pas étonnée de découvrir que sa liste d'amis contenait plus de noms que ma liste d'épicerie contenait d'articles à acheter!Jeanne a souhaité mieux comprendre ses différentes relations pour mieux vivre ses amitiés parce qu'elle se sentait trop souvent prise entre deux copines ou elle endurait, de la part de certaines amies, des comportements qu'elle n'aimait pas. Dans cette liste, qui étaient ses amis et qui étaient des connaissances? Comment choisir mes amis? J'ai donc proposé à Jeanne de décrire ce qui est important pour elle dans une relation d'amitié. Voici à quoi nous en sommes venues :
Des valeurs? Quelles valeurs? À la lumière de ces 5 clés pour choisir ses amis, j'ai demandé à Jeanne quelles étaient ses valeurs. Inspirée par son cours d'éthique et de culture religieuse, elle n'a pas mis très longtemps pour m'en faire une liste exhaustive. Nous avons conclu qu'une aussi longue liste était fort intéressante, mais franchement difficile à intégrer sur une base journalière. Jeanne a alors sélectionné le Top5 de ses valeurs les plus importantes, celles qu'elle voulait actualiser au quotidien, celles qui teintaient ses actions et ses choix. Les voici, accompagnées de la définition qu'elle leur a donnée:
Jeanne avait maintenant son outil personnalisé correspondant à ses critères et ses valeurs pour pouvoir mieux choisir ses amis. Elle n'a pas tardé à le mettre à l'épreuve. Chaque nom inscrit sur sa liste d'amis a été soumis au regard de son nouvel outil. Ses conclusions confirmaient ses intuitions initiales. C'est tout sourire qu'elle a quitté mon bureau en sachant maintenant pourquoi ET avec qui elle avait envie de s'investir dans une relation d'amitié! Et vous? Comment aidez-vous vos enfants à choisir leurs amis?
J’avais envie de vous partager ma dernière trouvaille qui fonctionne comme un charme!Du haut de ses deux ans, mon fils Bibou avait déjà trouvé comment faire pour étirer le temps et rester éveillé le plus longtemps possible. En somme, depuis quelques jours au moment d’aller au lit, il gardait les yeux grands ouverts, se roulait dans tous les sens, sortait du lit et je ne sais quoi d’autres. Bref, j’avais du mal à croire qu’il allait finir par se calmer, relaxer et finalement s’endormir. J’ai donc fait marcher mes méninges pour trouver une astuce que je vous partage ici : Le jeu des yeux qui collent. Voici les règles (vous verrez l’astuce, mais mon amour de Bibou n’y voit qu’un jeu et c’est tant mieux!) :
J’avoue que je ne sais pas combien de temps cette stratégie fonctionnera, mais comme toute stratégie, elle fonctionne un temps et on doit la remplacer par une autre après un moment. Essayez-le et tenez-moi au courant de vos succès, de vos échecs ou de vos adaptations de ce jeu!
À leur naissance, nos enfants sont comme des ordinateurs hyper puissants munis d’un système d’exploitation qui assure les fonctions vitales mais dont le disque dur est vierge ou presque.C’est aux parents, du moins dans les premiers temps de leur vie, que revient la responsabilité d’y mettre les données souhaitées afin que l’ordinateur réponde à leurs attentes.
Il en va ainsi pour vos enfants. La liste des programmes indésirables installés par mégarde dans le « disque dur » des enfants est longue, les virus sont nombreux et les bugs surviennent lorsque nous avons le plus besoin de leur collaboration. Souvent nous ne faisons pour qu’appuyer sur les boutons Installer / Suivant / Suivant … / Terminé et l’enfant installe lui seul le programme. Donnons-nous, donnons-lui le choix de meilleurs programmes tel que : la confiance en soi, l’autonomie, le respect, la collaboration, la générosité, le partage… Et n’oubliez surtout pas d’expliquer à votre entourage leur fonctionnement. Aussi, assurer la mise à jour des « anti-virus » peut nous éviter bien des tracas. Les virus sont ces commentaires, ces non-dits, ces sous-entendus lancés par les parents, amis, gardiennes ou étrangers desquels nous nous laissons influencer dans nos interventions auprès de nos enfants par peur d’être jugé négativement. Quant aux bugs, ils sont inattendus et souvent inexplicables. Il faut faire avec. Et surtout, de grâce!, n’oubliez jamais qu’un ordinateur en panne ne se répare pas avec une claque. Il faut s’asseoir, se questionner sur les interventions, envisager des solutions et user de beaucoup de patience!
«Tu ne peux pas sortir habillé comme ça!» «Arrête un peu de t'exciter comme ça, tu ne vois pas que tu déranges?» «Mais qu'est-ce que les gens vont dire?!» En public, combien d'entre nous ressentent le stress et l'anxiété en compagnie de nos enfants? Nous exigeons que nos enfants se tiennent bien, paraissent bien, parlent bien. Peu d'entre nous l'avoueront, mais cette exigence face à eux n'est en fait qu'un mécanisme de défense qui a pour but de protéger l'image de « bonne mère » que nous nous efforçons de maintenir. Plus l'idéal de cette image est élevé (et irréelle), plus nous avons du mal à accomplir ce qui doit l'être pour la maintenir, plus nous retournons nos efforts vers l'extérieur pour tenter de contrôler TOUT ce qui pourrait nuire à cette image. Qui dit mère dit enfant. Nous jetons alors notre dévolu sur nos enfants qui « brisent » ou « ternissent » cette image de nous-mêmes. Qui a réellement honte que « tout le monde le regarde » ? Qui a réellement peur de « déranger » ? Les enfants sont des enfants. Ils apprennent de nous ce poids de l'image. Eux, ils ne se cassent pas les pieds avec ça! Plutôt que de trouver une solution, une alternative aux comportements, nous avons tendance à chercher un coupable. Plutôt que de tenter de comprendre pourquoi le petit dernier s'excite autant, nous l'affublons de critiques, d'invectives voire même de menaces croyant que s'il comprend le « mal » qu'il me fait, il se sentira suffisamment coupable pour mettre fin à ses comportements.
Au contraire, elle ne fera qu'ancrer chez mon enfant, une image tout aussi défavorable de lui-même. Le poids de cette image n'est-il pas, pour vous, lourd à porter?Est-ce réellement un poids que vous souhaitez à votre enfant? Soyez plutôt à l'écoute de ces manifestations. Il s'agite? Peut-être qu'il est impatient. Elle pleure? Peut-être a-t-elle un désir brimé? Soyez à l'écoute. Identifiez, nommez, comprenez, encouragez et gratifiez-le!
Ce billet n'est pas un éloge au laisser-aller ni une gloire au «je-m'en-foutisme» face aux comportements des enfants, mais plutôt une piste de réflexion sur la pression que l'on met sur nos enfants afin qu'ils se conforment pour NOUS soulager de l'anxiété des qu'en-dira-t-on. Tentez le coup et observez le résultat... Et si cette simple technique fonctionnait vraiment?
Parmi les pédiatres écrivains, Terry Brazelton est un des seuls à oser annoncer aux parents qu’ils ne pourront vraiment dormir que lorsque le chérubin atteindra l’âge de trois ans! C’est physiologique, les tout-petits passent par une phase de sommeil plus léger toutes les deux heures, ils explorent leur environnement… et si l’odeur familière de maman ou papa n’est plus là, s’ils ne trouvent pas leur doudou, si le nounours est tombé, s’ils ne sentent plus les limites rassurantes de leur lit parce qu’ils ont bougé… ils s’éveillent et pleurent. Il suffit souvent de leur caresser la tête, poser doucement la main sur leur dos, leur mettre leur jouet favori dans la main oud e les recouvrir du drap tombé pour qu’ils reconstituent les limites nécessaires de nidation « intimité-confort », le tout sans parler, sans allumer la lumière. Les problèmes de sommeil n’existent apparemment que dans le monde occidental. En fait, partout ailleurs, les mères dorment avec leur enfant et l’allaitent au sein! Quand bébé bouge, elles passent une main sur lui sans même se réveiller. Il est rassuré, il continue de dormir. En définitive, mieux vaut dormir avec fiston favorisant ainsi le lien d’attachement mère-enfant et la confiance chez l’enfant plutôt que de le laisser pleurer. Les réveils nocturnes accompagnés de pleurs augmentent l’anxiété chez l’enfant et le stress chez la mère. Voilà ainsi réunies des conditions favorables à l’exaspération et au détachement affectif mère-enfant. Lorsque l’enfant dort peu ou mal, il est nécessaire de multiplier caresses, câlins, massages, jeux. L’émotion d’amour rétablit le lien. Extrait adapté de « Il n’y a pas de parent parfait » d’Isabelle Filliozat
Je vous partage ici une conversation que j'ai eu avec mon fils au sujet de la mort. Il m'apparaissait important dans cette discussion de l'amener à faire la distinction entre les croyances et le savoir et surtout, de demeurer humble face à l'inconnu. Voici donc, pour vous inspirer. Par un soir de printemps, mon fils de 6 ans m’appelle en pleurs. J’accours dans sa chambre craignant le pire. J’avais rarement entendu une telle détresse dans sa voix.- Maman, tu es la seule qui puisse m’aider. J’ai peur! Je me sens mal en dedans. J’ai mal mais pas comme si j’avais mal au cœur ou au ventre. Ça me fait mal par au-dedans. C’es dur à expliquer. - Respire doucement mon grand. On va essayer de comprendre ce qui se passe mais avant, on va tenter de se calmer pour mieux se parler. D’accord? Respire. Après un moment… -C’est bien, respire doucement et dis-moi, tu as peur de quoi? -J’ai peur de la mort. -Oh! Je vois. Tu as peur que papa ou maman ou ton frère décède et que tu ne puisses plus le voir, le serrer dans tes bras? -Non. Ce n’est pas ça. J’ai peur de mourir. Je veux pas arrêter de jouer, de toucher, de courir. Je veux faire toujours du karaté et du soccer. Je veux pas mourir et que mon coeur arrête, que je ne puisse plus penser et rire. J’ai peur qu’après, il n’y ait plus rien. -Ah!? Tu crois qu’après la mort, tout est fini. C’est noir et il n’y a plus rien? -Oui, c’est ça. -Qui t’a dit ça? -Personne. Moi. -D’accord. Dis-moi mon ange, est-ce que tu connais la différence entre croire et savoir? -Euh? Non, je ne sais pas. -Combien font 2+2 ? -4. -Est-ce que tu crois que ça fait 4 ou bien est-ce que tu le sais? -Je le sais. -Ah bon? Et comment tu le sais? -Parce que je l’ai appris. -Apprendre? Si je t’apprends que tu es né au Mexique, est-ce que tu vas me croire? -Franchement! Non, je sais que je suis né ici. J’ai vu des photos! -Tu veux dire que tu as une preuve? Tu peux le démontrer. Comme pour 2+2. On peut prendre 2 doigts et ajouter 2 doigts et si on les compte, on va prouver que ça fait 4. On est d’accord? -Oui. -Est-ce que toi, tu connais quelqu’un qui soit mort et qui est revenu pour te dire comment ça se passe de l’autre côté? -Ben non! Quand on est mort, on est mort. Si on revient, c’est qu’on est pas mort! -Tu es bien le fils de ton père toi! Perspicace à souhait. Donc, si nous revenons à ta peur, tu me disais avoir peur qu’après la mort, il n’y ait plus rien. C’est ça? -Oui. -Est-ce qu’on peut réellement, concrètement et assurément SAVOIR s’il y a quelque chose ou non après la mort? -Non, on peut pas le savoir. -Donc, on ne peut que se fier à nos croyances. On ne peut pas savoir mais on peut croire. On est d’accord? Y a rien de sûr et certain. Hein? -Oui. -Génial. Alors, lorsque tu CROIS qu’il n’y a plus rien après la vie, est-ce que ça te permet de te sentir bien ou de te sentir mal? -Je me sens mal. -Mais, on ne sait pas si ce à quoi tu crois est juste ou non. -Non. -Alors, pourquoi ne pas croire à quelque chose qui tu fait du bien? -Comme quoi? -Tu sais, si tu parlais avec papa, il te dirait que lui, il croit qu’après la vie, c’est fini. Plus rien. On s’éteint. On ferme le yeux et c’est tout. -Il doit avoir de la peine. -Tu devrais lui demander à lui. Par contre, moi, lorsque je pense à la mort de cette façon, je me fais beaucoup de peine. Je n’aime pas penser qu’après il n’y a plus rien. Cette idée m’angoisse et me fait peur. Moi, je crois à quelque chose de différent. -C’est quoi? -Je crois que nous avons tous une petite âme en nous. Une petite goutte d’énergie issue d’un grand océan d’âme qui est venu dans mon corps pour apprendre des choses et quand mon corps meurt, cette petite goutte va rejoindre l’océan d’âme pour partager ce qu’elle a appris. Il laissa échapper un long “Hein!”. Je sentis tout à coup son corps se détendre. Il me regarda avec un sourire apaisé et me lança: “Maman, moi, je crois que mon âme est toute bleue. Comme un fantôme de moi.” -C’est un peu ça que je crois aussi.. -Et après, quand on est dans l’océan des âmes, on peut jouer avec les autres âmes? -C’est une façon de voir. On peut dire que oui. Après un soupir et de longues minutes de silence et de réflexion. Il me lance, excité : “Nos âmes font du surf!” Je lui répond par un sourire avant de reprendre. -Dis-moi, est-ce que tu préfères croire qu’après la vie, ton âme fait du surf sur l’océan des âmes ou bien tu préfères croire qu’il n’y a plus rien. Fini? -J’aime penser que mon âme va jouer avec les autres âmes. -Et comment te sens-tu en ce moment? -Bien. Je n’ai plus peur. -Rêve à ton âme qui surf mon loulou! Bonne nuit! -Bonne nuit maman. Je t’aime. -Moi aussi. Ce soir-là, j’ai bien compris à quel point il était important de pouvoir discuter franchement et honnêtement avec nos enfants. Avoir peur des mots, peur des sujets qu’ils abordent creuse inévitablement un fossé entre eux et nous. Il est bon d’être prêt à ce genre de discussion mais y sommes-nous réellement préparés? Pouvons-nous vraiment l’être? Je ne crois pas. Toutefois, je crois que, comme parent, nous avons la responsabilité de favoriser le plus possible les discussions sur différents sujets plus intimes, sensibles et délicats. Et vous? Quels sont les sujets de discussions pour lesquels vous avez du mal à trouver les mots?
Lors d’un coaching avec Maman F., je faisais avec elle le bilan de sa semaine. À bout de souffle, elle me disait qu’elle était épuisée d’avoir à répondre aux milliers de petits besoins de ses enfants âgés de 3 et 4 ans et demi. Elle me racontait à quel point elle se sentait submergée par des « Maman, je veux de l’eau. », « Maman, j’ai faim. », « Maman, je veux les crayons. », « Maman, je te parle. », « Maman, peux-tu mettre la robe à ma poupée. », « Maman, viens couvrir mes pieds! »Comme tout parent, elle sentait que c’était sa responsabilité de répondre à leurs besoins. Ce qui est vrai. Mais alors, sommes-nous condamnés à l’esclavage? Non! Distinguer besoins et désirsNous confondons souvent nos désirs et nos besoins. Cette tendance a souvent pour conséquence de nous faire réagir de façon disproportionnée et inadaptée. Nous avons tous besoin d’oxygène pour vivre. L’oxygène est un besoin vital, nécessaire, essentiel à la vie. Imaginez pendant un instant ce petit scénario : quelqu’un se glisse derrière vous et vous empêche de respirer en posant fermement les mains sur votre bouche et votre nez. Sentez-vous, tout à coup, l’anxiété vous gagner? Jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour prendre une bouffée d’air? Je ne sais pas pour vous, mais moi, je serais prête à me battre jusqu’à la mort! Pourquoi? Parce que j’ai BESOIN d’oxygène pour vivre. Parce que cet oxygène est ESSENTIEL à ma vie. Plusieurs adultes n’ont pas appris à faire la différence entre un besoin et un désir. Ils traitent leurs désirs de la même façon qu’ils traitent leurs besoins. Ils sont prêts à se battre parfois jusqu’à la mort pour les combler. Ils se retrouvent alors inutilement envahis d’anxiété, de découragement voire même désespoir. Plusieurs de ces adultes devenus parents répondent inévitablement aux désirs de leurs enfants comme s’ils étaient des besoins. Avec Maman F., nous avons donc pris le temps de faire la différence entre les besoins et les désirs de ses enfants. Nous avons établi qu’un besoin est un élément essentiel à la vie, à la sécurité et au développement de l’individu alors qu’un désir constitue un élément qui allège le quotidien, contribue à réduire le malheur ou augmente le plaisir. Définir besoin et désirAu fil de la discussion, Maman F. en est venu à définir ses propres balises pour déterminer quels sont, selon elle, les besoins et les désirs de ses enfants. Elle a déterminé que les demandes mettant à risque le vie, la sécurité ou le développement de ses enfants appartenaient à la catégorie Besoins et qu’ils devaient, selon le niveau de risque, être répondus dans des délais raisonnables. Les autres demandes, de façon générale, se retrouvaient dans la catégorie Désirs. Ceux-ci pouvaient alors, selon ses propres critères et ses valeurs, être répondus immédiatement, plus tard ou pas du tout. Évidemment, elle leur expliquerait les raisons de sa réponse. Ceci étant établi, elle a tout à coup senti un peu plus de liberté d’action. Elle se sentait moins dans l’urgence de devoir répondre à tout. Cet exercice lui a permis de prioriser et choisir ses réponses et leur délai. Faire face à la tempêteComme je l’ai mentionné à Maman F., il est attendu que ses bouts de choux réagissent fortement à cette nouvelle position parentale. Comment pourrait-il en être autrement pour des enfants à qui nous disons non alors que nous leurs disions oui depuis toujours? Malgré les crises, il lui faudra garder en tête qu’apprendre à ses enfants à faire face à la frustration est quelque chose de formateur et bénéfique lorsque ces interventions sont faites avec respect, amour et ferme-bonté. Comment ça se passe chez-vous? Vous sentez-vous submergé par les multiples demandes de vos bouts de choux? Comment les gérez-vous et que vous dites-vous pour passer à travers la tempête?
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AuteureJe suis Karine Trudel et je suis coach parentale, conférencière et enseignante en développement de l'intelligence émotionnelle. |